Un
si beau coin de France
C’était
un coin de terre inondée de
lumière,
De
bleu immaculé et de vertes prairies
claires,
De
chaleur étouffante et de sèche
poussière,
De
terre craquelée et de vent du
désert,
D’oueds
aux eaux limpides entourés de
clairières,
De
montagnes cuivrées et d’étoiles
sans frontière.
Sur
cette terre brûlée par un impitoyable
soleil,
L’hiver
passait discret sans qu’on le
réveille.
Et
l’été, en vainqueur, s’installait
aussitôt,
La
fraîcheur se cachait derrière
les volets clos.
Sur
le carrelage frais, les enfants
s’ébattaient
Et
l’odeur du kawa parfumait le
quartier.
Le
soir, à la veillée, les cafés
résonnaient
Des
rires insouciants et l’anisette,
à flot, coulait.
À
force de persévérance et de
labeur acharné,
Ces
hommes venus d’ailleurs étaient
fiers de bâtir,
Un
passé, un présent et l’espoir
d’un avenir
Qui
ne vit jamais le jour. Un rêve
inachevé.
Que nous soyons d’Oran, de Constantine
ou d’Alger,
Nous
avons en commun cette terre
tant aimée.
Et
nous
allons, nostalgiques, dans l’indifférence
et l’oubli,
Nouveaux
Juifs Errants, bannis de notre
pays.
Marie
Garcia Lopez - octobre 2003
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